Cet article sera publié dans le Delcampe Magazine du mois de Septembre (cliquez ici).
La Bataille de Navarin est une bataille navale qui eux lieu dans la baie du même nom le 20 octobre 1827. Cette bataille est le dernier fait d’armes de la marine militaire à voile, les prochaines sonneront l’avènement de la force vapeur, des obus et des cuirassés. Elle marque le point de bascule de la guerre d’indépendance de la Grèce moderne, l’Empire Ottoman sur le point d’écraser les forces indépendantistes (que ce soit militairement ou en multipliant les massacres de civils) y perdra la totalité de sa flotte (en une seule journée) et donc sa capacité de ravitaillement sur l’ensemble du Péloponnèse et des Îles.
La flotte de l’Empire Ottoman était soutenue par des navires Égyptiens et trois navires de la Régence de Tunisie. On comptait également un navire Austro-hongrois qui évacua des officiers Français qui se trouvaient à bord des navires Égyptiens le 15 Octobre.

Mais pourquoi titré « impromptu » ? Une flotte franco-russo-britannique fait chemin vers la baie afin de mettre en place un blocus de ce qui est considéré comme le meilleur port du Péloponnèse, activement utilisé par l’Empire Ottoman. Cette mesure d’entrave vise à faire pression sur le Sultan pour qu’il cesse les massacres de civils et utilise son armée uniquement sur des objectifs militaires. L’opinion publique est fortement choquée des massacres à répétition et les Hellénistes de l’Europe entière font pression sur les gouvernements pour obtenir des mesures fortes. Les amiraux n’ont pas pour ordre la mise hors de combat de la flotte Ottomane, le plan initial est d’empêcher l’utilisation du port.

La flotte de la triple alliance est commandée pour les Français par Henri de Rigny, pour les Russes par l’amiral d’origine Hollandaise Lodewijk van Heiden et pour les Britanniques par Sir Edward Codrington. Cette flotte est rapidement sur place car il s’agit en réalité d’une force de lutte contre la piraterie détournée de son affectation, elle pénètre dans la baie où la flotte Ottomane est ancrée telle que représenté sur la carte ci-dessus. A la vue de ces navires les Ottomans tirent les premiers, considérant cette manœuvre comme agressive. Les batteries côtières restées muettes faute d’ordre clair, prennent alors pour cibles les navires Russes qui constituent l’arrière garde.

Les ordres des trois amiraux ne sont pas explicites sur la conduite à tenir et ils engagent le combat. En cette seule journée d’Octobre, au minimum 60 des 80 navires Ottoman sont coulés… aucun de l’autre côté ! Pires encore pour les Ottomans, la vingtaine de navires survivants appartiennent à l’Egypte qui avait décidé de soutenir le Sultan ou sont de simples navires marchands. Ces navires ne tardent pas à traverser la Méditerranée, loin de cette affaire.

Dès lors les troupes Ottomanes au Péloponnèse sont privées de toutes logistiques, aucun moyen de ravitaillement en vivres, en armes, en munitions ou en hommes. Cette bataille navale condamne l’Empire à perdre le Péloponnèse alors que la révolte était sur le point de s’étouffer. Côté Grec cette aide inattendue, bien qu’espérée, permet l’indépendance du pays mais (et c’est un « gros » mais), la Grèce y gagne 3 chaperons (France, Russie, Grande-Bretagne) qui feront la pluie et le beau temps pendant des décennies.

Je vous renvoie vers Wikipédia, et YouTube où vous trouverez des articles et des documentaires fournis en détail. Vous pouvez également vous adresser au Musée Nationale de la Marine.
« Fun Fact » à propos de la flotte Egyptienne : une partie de ses navires étaient prêtés par la France… ils seraient sorties de la rade sans même tirer. Ceux resté pour la bataille ont subi le même sort que les Ottomans.
