Cette lettre a été endommagé par un précédent collectionneur, il lui manque deux timbres pour complété l’affranchissement (à l’oeil on peut distinguer les résidus de colles), je présume qu’il manque 40 lepta répartis sur deux timbres. Cependant la lettre conserve un intérêt, sa marque « Ministère de la Guerre – Contrôle postal Marseille » et un cachet carré au dos « ouvert par l’autorité militaire« .
Premiere question : pourquoi Marseille ? La ville est tout simplement la tête de ligne d’étapes de l’Armée d’Orient, c’était le siège du Chef-Lieu du XV° Corps d’Armée qui mobilisa deux divisions pour constituer le Corp expéditionnaire sur Gallipoli.
On constate également au dos que la bande de fermeture provient du stock « Postes et télégraphes », il ne s’agit pas encore de la bande de fermeture blanche « Contrôle Postal Militaire » qui apparaîtra en 1916 mais du papier pelure standard. De plus les cachets militaires sont en violets ce qui est la couleur la plus récurrente sur les lettres qui nous sont parvenues.
Expédié en recommandé de Patras pour Paris le cachet d’arrivée indique le 10 Septembre 1915. Nous sommes donc en pleine opération sur Gallipoli : la Bataille des Dardanelles ! De plus de mois de Septembre 1915 voit la Bulgarie signer un traité d’alliance avec les Empires Centraux, dans lequel la Bulgarie s’engage à déclarer la guerre à la Serbie et à l’Entente en échange de la région Grecque de Macédoine, c’est à dire Thessalonique !
C’est à partir de 1916 que sera mis en place le contrôle au départ de la Grèce dans l’équivalent sur place d’un bureau central de commission postale comme celui Marseille justement. Nous avons déjà découvert sur le blog ce type de marque, il s’agit du cachet à double ovale « OUVERT PAR L’AUTORITE MILITAIRE » puis refermé à l’aide d’une bande en papier blanc. La même année les cachets de ces contrôles passent dans leurs grandes majorités du violet au noir.
La lettre ci-dessous, partie de Corfou pour Ajain dans la Creuse, est datée du 14 Septembre 1916. On constate la bonne mise en place des directives, avec l’application soignée des cachets « OUVERT PAR L’AUTORITE MILITAIRE » aux 4 coins de la bande blanche de fermeture.
Tout ceci concerne le courrier fermé, nous verrons dans un autre article que les cartes postales du front avaient un traitement différent car elles étaient prises en charge par le service des Trésors et Postes… affaire à suivre !
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