ΑΕΡΟΓΡΑΜΜΑ – AEROGRAMME : Un télégramme par avion !

Vous connaissez le télégramme ? Vous connaissez l’aéropostale, ou poste aérienne ? Surement ! Mais savez-vous qu’il y a eu un hybride : l’aérogramme ? Il est difficile de les collectionner car ils sont souvent mal répertoriés ou très endommagés à l’ouverture. Le troisième feuillet (une fois refermé il s’agit du coté recto de la lettre) est en effet régulièrement détruit car c’est lui qui fait office de rabat encoller.

L’aérogramme apparaît en Grèce à partir de 1940 (suite à un décret du 30 mars), sous la forme d’une simple enveloppe blanche portant la mention préimprimée « PAR AVION ». Une seconde enveloppe sortira en 1947. Ces enveloppes ont souvent disparu, pour savoir si vous êtes bien face à un exemplaire original il doit y avoir dans le rabat une impression bleue « TTT » (Postal, Telegraph and Telephone service).

Par la suite le format adopte celui d’une feuille bleue dont le timbre est préimprimé à partir de 1967. Il est interdit d’ajouter un timbre dessus, pour la simple raison que vous n’avez pas le droit de rajouter une page ou un objet à l’intérieur. Le port est donc payé à l’achat de l’aérogramme. Cependant la règle va vite voler en éclat, les bureaux de poste recevant ordre de vendre les enveloppes avec un affranchissement complémentaire pour suivre l’évolution rapide du tarif aérien.

La cotation en tan qu’objet de collection reste subjective car pour certains il s’agit plutôt d’un « ovni » philatélique. Cependant les aérogrammes ayant voyagé ont une cotation très supérieure aux exemplaires vierges car la période de diffusion reste courte et l’échelle de cette diffusion n’a pas été massive. La réussite de la vente de ces objets ressèment confirme un certain intérêt.

Les aérogrammes, comme les cartes postales ou les lettres, pouvaient être pris en charge à n’importe quel point de collecte du système postal. Et c’est avec curiosité, mais avec logique, que j’ai croisé cet aérogramme posté à bord du navire M/N Appia de la compagnie Adriatica Navigazione en 1977, un ferry avec une capacité de 145 véhicules légers. Le cachet bleu mentionne le port d’attache du navire : Venezia.

Entre les formats lettres et le format à rabat prétimbré de 1967, il existe un entre-deux. Le modèle de 1948 est le premier sous la forme bleue à rabat mais il faut coller un timbre de 200 drachmes pour l’affranchir. Grâce à la magie de réévaluation de la monnaie en 1989 il ne fallait « plus que » 30 drachmes…