La présente lettre est partie de Thessalonique le 24 Septembre 1880 en direction d’Athènes. L’aspect exceptionnel réside dans la prise en charge par la poste Grecque ! La lettre est oblitérée du cachet grec : Thessaloniki / Tourkia. Une belle frappe pour un cachet bien rare. Il est également présent sur le timbre de 30 lepta qui sert d’affranchissement, une Grosse Tête d’Hermès sur papier crème de 1875-1880.
Avant la libération de la ville, le 26 octobre 1912, l’Empire Ottoman accepte l’établissement de postes étrangères dans la zone franche de la ville (autrement nommé le « quartier européen » par les contemporains).
Ainsi il est possible d’expédier, au départ de Salonique, une lettre via la poste de différents pays : Autriche-Hongrie (1833), France (1856), Grande-Bretagne (1857), Russie (1858), Italie (1908) et, la Grèce (1856). Toutes auront quitté la ville en 1914. Bien entendu l’intérêt pour l’expéditeur est d’avoir un itinéraire fiable et rapide pour son courrier, mais c’est surtout un moyen d’affirmer la puissance de son pays qui ne dépend pas d’une poste ottomane si corrompue et peu fiable.
Au dos nous retrouvons le cachet d’arrivée Le Pirée le 26 Septembre 1880. Le même jour, un cachet d’Athènes. Le bureau de Thessalonique est ouvert en Décembre 1835 et, les plis prendront tous le bateau à partir de 1845 pour ne plus dépendre des aléas Ottomans sur la voie terrestre.
Le bureau Grec de Salonique sera un bon pourvoyeur de don à destination des révoltés de Crêtes entre 1866 et, 1869. Le bureau ne sera plus fonctionnel sous cette forme à partir de 1880. Les tensions avec l’Empire Ottoman sont telles que la poste consulaire fera officiellement la collecte et, le port des lettres pour englober sous la protection diplomatique les lettres de particuliers.