Cette carte postale présente deux aspects intéressants. Premièrement, le côté verso nous propose un cachet des Forces Helléniques de l’Armée d’Orient. Rappelons que le Roi Constantin ne voulait pas s’afficher en guerre face aux Empires Centraux. Le Schisme politique qui en découle permet aux pro-Venizélos de s’engager dans l’Armée d’Orient au travers du Corps de Défense Nationale.
Ce Corps de Défense Nationale possède un système postal propre qui utilise, cependant, des codes de Secteurs Postaux Français. Ainsi les Hellènes reçoivent en dotation la série des 900. Notre carte porte ici le secteur postal 920. A l’instar des Serbes, qui utilisent aussi des numéros français, c’est la langue nationale qui est utilisée sur le reste du cachet Grec.
Au resto l’affranchissement de 10 lepta est assuré par un timbre émis lors du schisme (1917). Cela nous montre que la carte n’est pas couverte par la franchise militaire… et, pour cause ! Si la date n’est pas facilement visible sur le cachet, la carte est signée de 1919 mais elle est surtout adressée en poste restante à Constantinople dans le bureau Français !
Les bureaux français n’étaient plus en opérations durant la guerre, ceux qui ont rouvert l’ont nécessairement fait après l’armistice. Une question doit vous venir à l’esprit avec ces éléments : pourquoi l’Armée Grecque utilise le cachet postal attribué par le Corps Expéditionnaire Français alors que la guerre est finie ?
Je vous aide : en Orient, la fin de la guerre est bien en 1918, mais la paix n’est établie qu’en 1919 et, les démobilisations ne commencent que fin 1919. Après 1918 nous parlerons de l’Armée du Danube, mise en place à partir de l’Armée d’Orient (son organisation matérielle, logistique, postale, etc…) dans l’angoisse d’une attaque de l’Armée Russe devenue communiste depuis 1917.