En 1912 la première puis la seconde guerre balkanique provoquent l’apparition de surcharges. Il s’agit d’une famille de timbres destinés à ce que nous pouvons désigner par « Nouveaux Territoires« . Ces surcharges représentent l’émergence philatélique de ces mouvements militaires et politiques.
La question essentielle : pourquoi émettre une surcharge pour des territoires qui sont majoritairement Orthodoxes, Grécophones, Hellénistes et, de plus, revendiqués par la Grèce ?
La réponse est diplomatique, la Grèce étant membre de l’UPU (Union Postale Universelle), accepter un courrier au départ d’un territoire occupé affranchi d’un timbre officiel du pays agresseur serait légitimé la propriété territoriale de cet état. Remis dans le contexte, accepté de recevoir un courrier de Chios, à destination de la France, affranchi d’un timbre courant Grec pendant la guerre Balkanique serait une reconnaissance de la légitimité de l’affranchissement au titre que la Grèce est légitime sur l’ile de Chios au regard de la France.
Il est donc exigé que les belligérants de la Première Guerre Balkanique, et de la seconde quelques mois plus tard, utilisent des timbres provisoires tan qu’aucune reconnaissance internationale n’est entendue.

Dès lors certains territoires d’importances stratégiques comme Lemnos ou Samos ont droit à une surcharge nominative, les autres reçoivent une surcharge générique : « ΕΛΛΗΝΙΚΗ ΔΙΟΙΚΗΣΙΣ« . Cependant l’ile de Chios reçoit un traitement différent, par malentendu…
L’ile de Chios est dotée, comme tous les nouveaux territoires, des timbres à surcharge verticale mais rapidement le service postal constate deux problèmes. Premièrement, le tarif normal d’une lettre est de 25 Lepta mais les bureaux de postes étranger présent sur l’ile (dû à une certaine soumission économique Ottomane les années précédentes) ont un tarif lettre de 1 Piastre, ce qui convertit en Drachme fait 20 Lepta.
La poste de Chios vend donc le 25 Lepta au prix de 20 Lepta, mais le deuxième problème émerge. Passé les premières feuilles de timbres il s’avère que la surcharge n’est pas appliquée sur les suivantes : il n’y a légalement plus de timbres à vendre ! Afin de respecter le droit international la surcharge locale « Ε.Δ. » est appliquée.
Cette surcharge n’existe donc que sur des timbres de 25 Lepta, tous vendu aux locaux pour 20 Lepta et exclusivement parti de l’ile de Chios !